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MAYOTTE-OBSERVER
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Mayotte n’a jamais été Comorienne !


Dans le texte suivant le mot Comores fait référence à la nationalité comorienne et non à la situation géographique.

 

Et voilà ! Maintenant que le gouvernement français vient de donner la feuille de route pour la départementalisation de l’île, il est intéressant de rappeler la situation qui a, depuis tant d'années, envenimé les relations entre Paris et Moroni. Force est de constater que nombreux sont ceux qui ne cessent de rappeler que l'intégration de Mayotte au sein de la République Française est illégale à l'égard des instances internationales. Et, de souligner que sa séparation du giron Comorien depuis 1975 est une violation patente de la souveraineté territoriale Comorienne. Selon la lecture des événements, certaines personnes pensent que l'histoire des Comores commence en cette année 1975 ou l'assemblée comorienne a déclaré unilatéralement son indépendance.

 

Pour rappel, au 16eme siècles (1503) Mayotte a été découverte par les Portugais. En ces périodes, chaque île était indépendante et avait son sultanat. Les rivalités entre les sultans donnèrent lieu à de fréquentes expéditions militaires d'une île à l'autre, à tel point que les Comores sont connues comme « l'archipel des sultans batailleurs ». Lassé et affaibli, pour protéger son peuple, en l’an 1841 le Sultan de Mayotte Andriantsoly signe un pacte de protection avec la France par son représentant, le commandant Passot.

 

C’est alors que Mayotte devient Française, bien avant Nice et la Savoie, pendant que les 3 autres îles sont restées sultanats autonomes et indépendants. L’île est ensuite rattachée administrativement à l’île Bourbon (La Réunion). Pendant près d'un demi-siècle, Mayotte demeurera dans l'archipel la seule île sous souveraineté française. Mayotte sert ensuite de base de départ à l'établissement du protectorat français sur les autres îles de l'archipel comorien. La France n'établira son protectorat sur les autres îles qu'en 1886 (Mohéli) et 1892 (Anjouan et la Grande-Comore), constituant un peu plus tard la colonie de « Mayotte et dépendances », administrée à partir de Dzaoudzi située sur l'île de Petite-Terre à Mayotte.

 

Cette nouvelle entité a ensuite été rattachée à Madagascar de 1912 à 1962 sous l’appellation « Madagascar et dépendances ». Ayant perdu la grande île Rouge, la France constitue le territoire d’outre mer (TOM) des Comores de 1962 à 1975 regroupant ainsi les 4 îles (Mayotte, Anjouan, Moheli, Grande-comore). Dzaoudzi devient le chef-lieu du territoire d'outre-mer des Comores.

 

Ce résumé des dates majeures tient à recadrer les évènements qui se sont succédés dans l’archipel. Certes l’archipel a toujours été formé géographiquement de 4 îles, mais jamais elles n’ont eu de destin politique commun si ce n’est que de 1962 à 1975. Soit 13 années de vie commune sous l'autorité française. Ainsi, lorsque certains politiques et la société civile Comorienne avancent l'argument que : « l'indépendance de l'archipel des Comores devait être prise selon les limites de la colonisation », on est bien en droit de se poser la question suivante : les Comores ont-elles été colonisées en même temps ? Les limites de la colonisation, oui mais à quelle date ? Selon les sensibilités une bataille d'arguments aussi fallacieux les uns que les autres pourront être exprimés car le sujet est passionné.

 

De notre analyse, il faut certainement clarifier ce que veut dire « les limites coloniales ». Selon quelle période raisonnable peut-on considérer que la colonisation s’est fait en même temps ? On n’a pas réussi qu’une et unique entité comorienne à y répondre, puisque même pour les historiens, les réponses sont différentes. Si on devait considérer que dans une période raisonnable de 1 à 10 ans les territoires conquis par le même colon sont une seule et même entité, il va falloir revoir toutes les Frontières du Monde. On citera pour exemple : Liban-Syrie, Irak-Koweït, Kenya-Tanzanie etc…c’est pourquoi cet argument est jugé irrecevable et la contestation associée infondée et illégitime.

 

Pour l'argument qui consiste à dire que l'indépendance des Comores devait être globale, on se posera la question suivante : Pourquoi en 1975, les élus comoriens ont bien accepté la consultation proposée par la France (Valery Giscard d’ Estaing) sous les termes : « ….consultation des peuples des Comores » au lieu de « ….consultation du peuple des Comores » ? En effet, la consultation portait principalement sur cette partie. Les élus Comoriens qui, à cette époque semblaient plus instruits que ceux de Mayotte, pensaient avoir gain de cause. Et, lorsque on leur rappela qu'a la place de : « ….consultation des peuples des Comores », il fallait réécrire cela sous la forme : « ….consultation du peuple des Comores », ils refusèrent persuadés que quelle que soit la formulation les comoriens de Mayotte et sur tout le territoire allaient voter pour l'indépendance.

 

Les termes de la première formulation n'ont donc jamais été contestés. Il est encore important de rappeler que la première formulation considère qu’il y a plusieurs peuples comoriens, ou plusieurs entité indépendantes qui peuvent chacun choisir son destin, selon l'île ! Alors que la deuxième formulation ne considère qu’un seul peuple indivisible.

 

 

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